Rêves de petite fille
Petite, des événement difficiles de ma vie m'avaient faite adulte avant l'âge et dans ces temps d'après guerre, je rêvais d'un monde merveilleux où toutes les races se mélangeaient.
La campagne des élections américaines a réveillé en moi le souvenir de mon ancêtre Alexandre Moreau de Jonnès. Grand homme érudit, disciple de Cuvier, auteur d'une multitude d'études savantes sur la géologie, le climat, la faune des Antilles, la fièvre jaune, les peuples de l'Antiquité, l'état social de la France depuis la féodalité, la statistique, Membre de l'Académie des Sciences morales et politiques en 1847. Cet autodidacte laisse une importante oeuvre littéraire.
Mais pour moi ce qui me marquera le plus dans sa vie, c'est son engagement en faveur des populations soumises aux colonialistes.
Né à Rennes, en 1791, il monte à Paris et est enrôlé dans les Gardes Nationales à 14 ans, il côtoie Tallien, La Fayette et Danton. Plus tard il embarque sur un navire corsaire où il est versé dans l'artillerie de marine à destination des Isles. Il se passionne pour les Antilles et se battra aux côtés des abolitionistes de l'esclavage et prendra une large part dans l'action de leur libération..
Il s'installe en Martinique en 1802 et épouse une créole Rose de Gourselas. Après maints périples et aventures dans le monde, il reviendra en France en 1814 : il vient de passer 5 années en captivité, prisonnier des Anglais . Il décède en 1890 à l'âge de 92 ans.
En hommage à son attachement aux Antilles et à ses populations, Fort de France a donné son nom à un des axes de son centre ville. En France, Rennes a fait de même.
Ce grand humaniste a eu un fils, né en Martinique : celui-ci achètera le relais de la poste aux chevaux de Champs (actuel lycée) où vivra sa fille Fernande qui élèvera ses petits enfants, dont mon père après la mort de sa mère. Elle repose dans le cimetière de Champs avec mon père.
Si vous voulez en savoir plus sur ce Grand homme :